Paris vaut bien une messe !

Publié le 9 Mars 2014

nkm.jpgExtrait d’une conversation de bistro avec un copain de droite :

- Lui : Tu vas être content, pour les prochaines élections, je ne vais pas voter pour NKM. C’est trop nul son truc ! Et c’est vrai qu’Hidalgo c’est plus solide !

- Moi : Vote pour Hidalgo !

- Lui : Peut-être …

- Moi : Paris vaut bien une messe …

 

Si une partie de l’électorat de droite s’interroge aujourd’hui, c’est sans doute dû au péché d’orgueil de la direction de l’UMP. Ils ont cru qu’en faisant venir à Paris une personne connue, une vedette politique, avec quelques slogans, ils pourraient convaincre facilement les électrices et les électeurs et ravir, à la gauche, la Capitale : une bataille politique d’état-major.

Mais une campagne à Paris c’est avant tout une campagne de terrain. Paris est un ensemble de villages, et les citoyennes et les citoyens, ici comme ailleurs, aiment entendre parler de ce qui va concrètement se réaliser. L’embellissement de la place, la création de la crèche, la réflexion de la chaussée, l’aide aux personnes en difficultés, le soutien aux personnes âgées. L’élection municipale c’est le temps de parler de ce qui nous entoure.

 

Les slogans ne suffisent pas, l’image du candidat s’éteint à la lueur du programme. Car cette élection a été bien mal préparée à droite. Les erreurs nombreuses de Nathalie Kosciusko-Morizet révèlent l’absence de connaissance des dossiers. On ne peut imputer à la candidate toutes les erreurs, elle n’a certes pas suivi les dossiers sous le précédent mandat puisqu’elle est parachutée à Paris, mais en plus, les divisions internes de la droite ne permettent pas un travail serein et en profondeur. Les interventions sont approximatives ou erronées, les projets manquent de consistance.

 

Cela sera peut-être, attendons les résultats, la leçon de cette élection municipale à Paris. L’électorat a changé, la démocratie a sans doute progressé. Les paroles en l’air, les incantations, les formules toutes prêtes, toute la panoplie du parfait candidat ne suffisent pas. L’électorat attend d’abord de ses éluEs un travail, un programme clair, une connaissance des dossiers, une volonté d’agir pour la communauté et non pour soi.

 

En cela la candidature d’Anne Hidalgo répond totalement à l’attente de l’électorat et bouscule une partie même de l’électorat conservateur. Anne Hidalgo s’est totalement investie dans ce travail pour Paris. Elle connaît parfaitement ses dossiers, elle sait de quoi elle parle.

 

Ainsi, l’élection à Paris dépasse le clivage droite/gauche traditionnel. Ce sont deux conceptions de la politique qui s’affrontent. Une vision où il faut séduire à une vision où il faut convaincre de ses capacités pour agir réellement.

On comprend qu’une partie de l’électorat de droite s’interroge. Séduire n’est pas suffisant, il faut agir pour Paris. C’est la grande force d’Anne Hidalgo. Alors, Oser Paris !

 

 

Philippe Allard

Rédigé par Philippe Allard

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