La nouvelle donne politique ?

Publié le 8 Février 2018

Les élections législatives partielles de dimanche dernier dans le Val d’Oise et dans le Territoire de Belfort font apparaître une nouvelle donne politique en France, même s’il faut prendre la mesure du taux très important d’abstention. En tout cas, trois forces ont réussi à mobiliser une partie de l’électorat lors de cette élection, représentant au moins 75% des suffrages exprimés.

La droite conservatrice ressort confortée avec sa victoire dans les deux élections partielles. Elle défend avec Laurent Wauquiez une vision traditionnelle de la France, réactionnaire, nationaliste empruntant le chemin de l’extrême droite pour faire de l’étranger un bouc émissaire. Elle se prononce en faveur d’un capitalisme de chez nous, pour la défense du capital familial.  La droite est de retour, fière de ses valeurs.

Le mouvement en Marche, encore inexistant avant l’élection présidentielle, conforte son implantation comme force politique. Il défend une vision progressiste de la société dans une économie mondialisée avec une Europe refondée. En même temps, Emmanuel Macron s’est prononcé à Davos en faveur d’une nécessaire régulation de ce système libéral. Confrontée à l’exercice du pouvoir, cette nouvelle force politique réunit plus d’un électeur sur quatre, autour de 25% des voix.

Les forces extrêmes révolutionnaires, nationalistes ou anti-capitalistes, recueillent à elles deux autour d’un cinquième de l’électorat, environ 20%. Elles luttent contre la mondialisation libérale et prônent une économie plus protectionniste, en faveur d’une préférence nationale. Il s’agit de sortir la France d’un système capitaliste mondial, l’alternative proposée reste toutefois peu crédible. Mais ces forces représentent deux extrêmes opposés, elles ne peuvent donc pas s’additionner.

Ces élections partielles modifient donc totalement le paysage politique français. Va-t-on entrer dans une nouvelle alternative entre deux forces politiques, opposant conservatisme et progressisme ?

Le poids de l’abstention impose d’attendre encore pour véritablement saisir la nouvelle structure politique française après le bouleversement créé par Emmanuel Macron, sorti vainqueur de l’élection présidentielle sans s’appuyer sur un parti traditionnel, mais en prenant le risque de créer une toute nouvelle force politique.

Philippe Allard

Rédigé par Philippe Allard

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